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Index de l'article

Le 30 août 1914 dans la journée un avion allemand « Taube » passe et va jeter des bombes sur Paris. Le soir nous apprenons le combat de Guise, ce qui donne beaucoup de lueur d’espoir, mais de courte durée. Il est facile de constater que les allemands avancent rapidement. (8)

Dès le 30 août 1914, un Taube (avion monoplan allemand) survole Paris, largue quatre bombes – qui ne feront ni mort ni blessé -, déverse de nombreux tracts et une oriflamme aux couleurs allemandes. (9)

La nuit, Paris a déjà pris l'aspect d'une ville en état de guerre. L'éclairage est réduit partout et, seuls, les projecteurs de la Tour Eiffel et des postes de l'enceinte percent l'obscurité au-dessus de la ville. (3)

Le lundi 31 août 1914 les allemands sont signalés à Roye et Noyon

Le 31 août 1914, les allemands sont du côté de Beauvais, Clermont, Compiègne et Villers-Cotterêts. La défense française s’organise autour de Creil et Pontoise. L’armée commandée par le général Maunoury se concentre sur cette position et les batteries d’artillerie de la zone fortifiée de Paris s’apprêtent à entrer en action. (7)

Le 31 août, à 7 heures du matin, je vais prendre le ministre de la Guerre et, accompagnés par les commandants du génie et de l'artillerie du Camp retranché et par les commandants des régions et de divisions territoriales qui les occupent, nous allons visiter la région nord, la plus menacée, les forts de Vaujours et d'Ecouen ainsi que les nombreux ouvrages, batteries, tranchées d'infanterie, qui garnissent les intervalles. On travaille partout avec la plus grande activité, mais ce n'est pas suffisant. Il faut se hâter encore, et c'est ce que tout le monde comprend, officiers, soldats et même les travailleurs civils réquisitionnés qui creusent la terre, abattent les arbres qui gênent la vue, posent les fils de fer, etc. Je donne sur place toutes les instructions pour augmenter encore le nombre des travailleurs et utiliser toutes les ressources comme moyens de transport, y compris les taxi-autos réquisitionnés. Il faut que nos batteries soient prêtes à tirer dans deux jours et qu'elles possèdent déjà un approvisionnement de munitions suffisant pour faire face à un tir d'une centaine de coups par pièce. On ne se doutera jamais de l'énorme effort qui aura été donné pendant ces quelques jours par tous sous la menace de l'approche des Allemands. (3)

Les convois de l'armée anglaise commençaient à se montrer sur la Basse Seine et le général Maunoury, avec la 6e armée, tenait le front Chaumont-en-Vexin-Compiègne. Et déjà, on commence à voir refluer vers Paris de nombreux convois de réfugiés ! (3)

L’avancée allemande

Le coup de boutoir de Guise paraît avoir désorienté le Haut Commandement allemand.

L'extrême droite, l'armée von Klück qui, jusqu'au 30 août 1914, marchait à grandes journées vers le sud-est, vers Paris, et était arrivée sur la ligne Amiens-Moreuil-Hangest en Santerre-Roye, fait un crochet, le 31 août 1914, et se dirige sur Compiègne et Meaux.

javascript:;L'affaire de Guise a prouvé qu'il ne saurait encore être question d'enlever Paris, mais qu'il faut, à tout prix, mettre hors de cause cette 5e armée française qui a eu assez de vigueur pour faire reculer la Garde. (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914).

Le 31 août, les Allemands sont signalés à Roye et Noyon. (Bataille de Senlis)

lundi 31 août 1914 l'affolement grandit, le soir le 13e territorial vient cantonner à Senlis en provenance de Compiègne,

Le lundi 31 août 1914, je vais à la mairie me faire délivrer deux sauf-conduits pour ma mère et moi. Nous nous rendons à Pontoise à l’enterrement d’un oncle. Il y a foule à la mairie pour demander des laissez-passer. Le public commence à quitter Taverny. A Pontoise, je remarque que la population est encore plus affolée ; tous les visages sont graves et tristes. Des chaines sont tendues rue de Gisors, pour arrêter les automobilistes, on trouve des espions partout. Dans la rue Basse nous voyons des Anglais qui se replient. Les Pontoisiens leur donnent des provisions et de l’argent. La gare de Pontoise est pleine de malles et de paquets. Une foule affolée part précipitamment. Des trains de fortune sont formés, nous assistons à l’embarquement de ces pauvres gens dans des fourgons à bestiaux. Des réfugiés belges sont réexpédiés plus loin. Un officier voyant l’aspect de la gare s’écrie : « On se sauve ici, tas d’idiots ». (8)

Le 31 août 1914 en fin de journée un avion « Taube » passe et va jeter des bombes sur Paris

Le but de ce raid n’est pas de faire des victimes (les bombes ne font que deux kilos), mais participe de ce qu’on appelle la « guerre psychologique ». (9)

Le conclave est réuni à Rome dans la Chapelle Sixtine à partir du 31 août 1914 pour l’élection d’un nouveau pape.

Le 1er septembre, après avoir bousculé les forces anglaises à Compiègne, les allemands sont aux portes de Senlis occupant Pont-Sainte-Maxence, Verberie, Béthisy, et Crépy en Valois.

La 56e Division d'Infanterie en position aux alentours de Senlis est menacée d’encerclement. Elle se replie alors sur Pontarmé-Mortefontaine, laissant la défense de Senlis à la seule 112e brigade positionnée sur une ligne Chamant-Mont l’Évêque.

Lorsque la présence de l’ennemi fut signalée à une dizaine de kilomètres de Taverny, beaucoup d’habitants de cette commune et des localités avoisinantes quittèrent la région pour aller soit à Paris, soit ailleurs afin de fuir l’envahisseur et d’éviter les conséquences d’une invasion possible. Au début de septembre, à Taverny, rue de Vaucelles, il restait cinq hommes seulement non mobilisables. Le grand nombre d’habitations abandonnées, les propriétés et les cultures sans surveillance avaient besoin d’être protégées. La municipalité fit appel à la bonne volonté des hommes que l’âge ou les infirmités tenaient éloignés des champs de bataille et chaque nuit, d’après un roulement établi, ils allaient, pour la plupart armés, faire des rondes à travers le pays afin de s’assurer que les malfaiteurs ne mettaient pas à profit l’absence des habitants pour s’emparer des choses ou des biens laissés à leur discrétion. Il convient de dire que jamais les miliciens n’eurent l’occasion de faire respecter les propriétés. Plus tard, quelques régiments territoriaux vinrent cantonner à Taverny et Saint-Leu ; des postes furent placés aux croisements des routes et aux passages à niveau des voies ferrées. Les nuits furent alors troublées par des appels des sentinelles : « halte-là - Qui vive ? ». Piétons et voitures étaient arrêtés et devaient, avant de poursuivre leur route, donner des explications satisfaisantes. On était en guerre ; la crainte des espions échauffait le cerveau de quelques exaltés qui en voyaient partout ; des précautions indispensables étaient nécessaires. L’état de siège était alors appliqué dans toute sa rigueur. (7)   

Le 1er septembre, je prends contact avec les troupes qui se rabattent sur Paris et qui, placées sous mes ordres directs, sont destinées à en former la garnison. Avant tout, il fallait étudier le terrain qui, au nord de Paris, pouvait servir de champ de bataille éventuel contre l'armée du général von Kluck, la 1ère armée, qui s'avançait, à marches forcées, vers la capitale. Accompagné du général Clergerie, mon chef d'Etat-major, du commandant Moreigne, chef de mon 3 e bureau, je me rends sur le massif de l'Hautil, longue croupe qui s'étend entre l'Oise et la Seine et constitue le réduit de la défense dans cette région. Après avoir exploré tout le massif, je me rends à Pontoise, déjà encombré par des détachements de toutes armes, circulant en désordre sur les routes, souvent sans chefs et sans liens tactiques. J'arrête ainsi un groupe d'hommes et je les interroge. Ils étaient dans les environs d'Arras, d'où, pour échapper à la poursuite de l'ennemi, ils s'étaient dirigés vers Paris, sans savoir où étaient leurs régiments et la division de réserve à laquelle ils appartenaient. Ce n'est qu'en approchant de Beauvais qu'ils avaient appris qu'il fallait se diriger sur Pontoise. (3)

Notre automobile s'engage d'abord sur la rive droite de l'Oise, mais, les uhlans étant signalés de ce côté, nous repassons sur la rive gauche. La plus grande émotion règne dans le pays. Nous rencontrons de nombreuses voitures portant des hommes, surtout des enfants et des femmes, avec des objets mobiliers, matelas, berceaux; des groupes de paysans poussent devant eux quelques bestiaux, tous portent sur le visage les signes de la terreur et du désespoir. On fuit devant l'invasion, devant les colonnes allemandes qui ont donné à la guerre ce caractère d'horreur et de cruauté que la postérité reprochera toujours à nos ennemis. (3)

Je trouve le général Maunoury à son quartier général, à la mairie de Creil. La ville est encombrée et tous les locaux de la mairie sont, comme à Pontoise, envahis par une foule de militaires et d'habitants qui gênent la circulation et nuisent au bon fonctionnement du service d'Etat-major.  Le désordre le plus complet règne partout : les escaliers sont encombrés, non seulement par les soldats de toutes armes, venus aux renseignements, mais encore par un nombreux public, que l'affolement a saisi et qui se prépare déjà à fuir Pontoise et l'ennemi qui approche. C'est moi qui dois donner l'ordre aux gendarmes de faire évacuer les escaliers et les locaux où se sont installés les bureaux de l’Etat-major. (3)

Je rentre rapidement à Paris, et me rends de suite chez le ministre de la Guerre. Celui-ci m'informe que le Gouvernement a décidé de quitter Paris le 2 septembre, me laissant tous les pouvoirs civils et militaires. Je lui demande s'il ne reste pas au moins un membre du Gouvernement. Je resterai seul, ayant pour collaborateurs le préfet de la Seine et le préfet de police, M. Laurent, qui venait de remplacer M. Hennion, démissionnaire pour raisons de santé. (3)

De suite après, je me mets en relations téléphoniques avec le général Joffre : il me confirme que nos armées battent en retraite devant les Allemands et que son aile gauche, 5 e armée, est menacée d'être débordée par suite de l'inaction des Anglais qui a ne veulent pas marcher ». Je lui rends compte encore une fois de l'état précaire du Camp retranché, qui va être découvert par suite du mouvement de retraite des Anglais. Il me dit qu'il met à ma disposition la 6 e armée (4 divisions de réserve, 1 division du 7 e corps et une brigade marocaine), plus, sur la demande du Conseil des Ministres, la 45 e division algérienne et le 4 e corps qui vient de Verdun et commencera à débarquer le 3 septembre dans le sud du Camp retranché. J'insiste encore sur la nécessité de nous donner les forces suffisantes pour couvrir défendre Paris. Le général Joffre me répond que, très pressé lui-même sur tout son front, il ne peut faire plus. (3)

Le mardi 1er septembre 1914, la moisson est faite pratiquement sans chevaux (réquisitionnés)

Le 1er septembre, après avoir bousculé les forces anglaises à Compiègne, ils sont aux portes de Senlis occupant Pont-Sainte-Maxence, Verberie, Béthisy, et Crépy en Valois.

La 56e Division d'Infanterie en position aux alentours de Senlis est menacée d’encerclement. Elle se replie alors sur Pontarmé-Mortefontaine, laissant la défense de Senlis à la seule 112e brigade positionnée sur une ligne Chamant -Mont l’Évêque. (Bataille de Senlis)

Mardi 1er septembre 1914 une patrouille d’Uhlans a été vue à Fleurines, le canon fait rage jour et nuit,

Mardi 1er septembre 1914 après avoir bousculé les forces anglaises à Compiègne, ils sont aux portes de Senlis occupant Pont-Sainte-Maxence, Verberie, Béthisy et Crépy en Valois,

La 56e division d'infanterie en position aux alentours de Senlis est menacée d'encerclement, elle se replie alors sur Pontarmé-Mortefontaine, laissant la défense de Senlis à la 112e brigade positionnée sur la ligne Chamant-Mont l'évêque.

Le mardi 1er septembre 1914 la VIe Armée Française prend position entre l’Oise et la Nonette. Pour couvrir le nœud ferroviaire de Pontoise, les 61e et 62e division de réserve s’y établissent et la ville connaît bientôt une confusion étonnante. Les Pontoisiens partent en exode. (4)

En passant devant la gare, je constate que le quai est noir de monde. Tous ces fugitifs sont chargés de paquets. (8)

Le 1er septembre 1914 en fin de journée encore un « Taube » passe et va jeter des bombes sur Paris

D’autres rares incursions aériennes auront lieu au-dessus de la capitale jusqu’en juillet 1915, elles ne feront pas de gros dégâts (les avions ne disposent pas encore d’appareil de visée), leur objectif consiste avant tout à démoraliser « l’arrière ». (9)

Joffre, dès le 1e septembre 1914, dans son Instruction générale, il dessine le cadre de la situation stratégique dans laquelle il compte, bon gré malgré, et quoi qu'il arrive, enfermer l'adversaire.

Avant tout, un cruel sacrifice s'impose : l'abandon délibéré à l'invasion d'une large zone du territoire national. Il faut, en effet, soustraire l'aile gauche de la 5e armée à l'enveloppement dont Klück la menace et reconquérir sa liberté de manœuvre en gagnant du champ.

On reculera donc on pivotera à droite sur le point fixe de Verdun et, par une vaste conversion, nos armées seront amenées, s'il le faut, jusque sur la ligne Pont sur Yonne-Nogent sur Seine-Arcis sur Aube-Bar le Duc, ligne sur laquelle les envois des dépôts et des arsenaux permettront la préparation d'une offensive décisive.

Qui ne voit le piège ?

Tout pas en avant va mettre l'ennemi dans une situation stratégique défavorable. S'il veut attaquer les grands camps retranchés de Paris et de Verdun qui appuient les ailes de la ligne française, il affaiblit son centre et l'expose à une attaque de rupture. S'il néglige ces camps retranchés pour attaquer la ligne française, il expose ses flancs à une double manœuvre enveloppante préparée à l'abri des forteresses

Trois dispositions rendent possible l'exécution de ce plan

1*  Verdun reçoit une garnison qui lui permettra de soutenir un siège;

2* Une 9e armée est créée, formée d'éléments puisés dans la 4e armée (9e et 11e Corps, 52e et 60e divisions réserve, 9e division de cavalerie) et dans la 3e armée (42e division)

Le général Foch la commandera et viendra l'intercaler entre les 4e et 5e armées, pour fortifier notre centre

3* Joffre demande et obtient que le camp retranché de Paris soit placé sous son commandement afin que l'unité de direction soit assurée sur ce point décisif.

Paris n'est pas encore en état de se défendre, mais on y travaille avec ardeur. Des milliers de travailleurs s'emploient à creuser des tranchées, à construire des épaulements, à créneler des murs. La garnison, nombreuse, est à pied d’œuvre ou va y être.

Ce sont les 83e, 85e, 86e, 89e, 92e divisions territoriales,  la 185e brigade territoriale, la brigade de cavalerie Gillet, les fusiliers marins venus des ports, la 45e division arrivée d'Algérie.

La 6e armée du général Maunoury y est appelée d'Amiens et doit être renforcée. Cette armée comprend pour le moment le 7e Corps et le groupe de Lamaze (une division active et trois divisions de réserve) et le Corps de cavalerie Sordet. Le groupe Ébener (61e, 62e divisions, de réserve) se reconstitue près de Pontoise. Mais, il y a homme à Paris un homme, une énergie, une flamme : c'est Gallieni (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914)

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