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Index de l'article

 

Le samedi 15 août 1914, les journaux ne donnent plus aucune nouvelle du front,

L’Etat-major refuse de croire que l'ennemi puisse envahir la Belgique... Lorsque cette dernière est traversée. La première armée allemande commandé par Von Klück déborde les alliés anglais et français par leur flanc gauche et fonce droit au sud, vers Paris. (6)

Le 17 août 1914, peloton de liaison cycliste en tête, les fusiliers marins de Lorient défilent sur le cours de Chazelles avant de prendre le train pour Paris. Il s’agit notamment des 700 apprentis fusiliers marins (les plus jeunes ont à peine seize ans et demi), de leurs instructeurs et des réservistes du dépôt de Lorient, anciens chauffeurs ou mécaniciens de la flotte. L’extrême jeunesse de ces soldats surprend les Parisiens qui leur donnent le surnom de « Demoiselles de la Marine ». Pour les Allemands, aussi surpris, ce seront les « Demoiselles au pompon rouge ». Ils sont bientôt rejoints à Paris par des renforts arrivant des autres ports de mer : Rochefort, Brest, Cherbourg et Toulon. Ces nouveaux contingents intègrent de nouvelles recrues qui étaient il y a encore peu des marins au long cours, pêcheurs ou caboteurs, et qui se transforment peu à peu en soldats, remplaçant par la capote le col ou la vareuse, accrochant des cartouchières au ceinturon.

Le 17 août 1914, le gouvernement belge quitte Bruxelles pour Anvers. (8)

Le 20 août 1914 nous apprenons avec tristesse que les allemands occupent Bruxelles et que nous reculons en Loraine. (8)

Mort d’André Ruplinger, né à Lyon le 14 juillet 1889 et mort au front à Brouderdorff (Lorraine) le 20 août 1914, est un homme de lettres français À l'issue de sa deuxième année de service militaire (dont la durée a été portée à trois ans), il se présente de nouveau à l'agrégation en 1914. Admissible, il est à Paris en juillet pour l'oral lorsqu'il est rappelé en garnison au 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand. Dès la déclaration de guerre, son régiment est envoyé au front dans une zone réputée dangereuse. Le 20 août, près de Bruderdorff, au cours d'un affrontement violent, le sous-lieutenant Ruplinger est tué d'une balle dans la tête alors qu'il franchissait une crête pour aller prendre les ordres de son chef de corps. Il est cité à l'ordre du régiment. En 1917, sa qualité de « mort pour la France » sera officiellement reconnue.

Si les nouvelles ne parviennent plus officiellement, de grands mouvements de troupes laissent à penser que le front se rapproche. Le dimanche 23 août 1914, des unités de chasseurs alpins et d'artilleurs traversent le village. (6)

23 août 1914, le Japon déclare la guerre à l’Allemagne.

Dès le lundi 24 août 1914 des hôpitaux militaires se créent à Beaumont sur Oise. (4)

Le 24 août 1914 en lisant entre les lignes les articles des journaux, les personnes intelligentes constatent que la bataille de Charleroi est perdue par nous. On nous annonce que nos troupes se replient sur notre ligne de couverture. Les communiqués sont pour ainsi dire muets. Les drapeaux qui ornaient beaucoup de fenêtres commencent à disparaître. (7)

Du 24 au 28 août 1914, la population apprend par l’afflux des réfugiés et par un communiqué du Grand quartier général, que l’armée allemande se rapproche de Paris, en progressant en Picardie. (7)

Des réfugiés apparaissent à Saint-Leu, ils sont suivis de troupes.

26 août 1914, le général Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris en remplacement du général Michel.

Mercredi 26 et jeudi 27 août 1914 « exode de la population de la banlieue nord de Paris – les habitants affolés devant la rapide avance allemande fuient la région par les trains. ».

Le 26 août 1914 la voiture à cheval partit de Vaucelles vers neuf heures, le temps était splendide comme au reste il le fut pendant toute cette période du commencement de la guerre, et le voyage aurait été délicieux s'il n'avait été troublé par les arrêts fréquents des postes militaires établis à l'entrée et à la sortie de chaque localité traversée et auxquels il fallait montrer un laissez-passer en règle. Aux approches de Saint-Denis, je constatai une animation plus grande : des voitures de cultivateurs chargées de meubles s'éloignaient de la capitale ; leurs conducteurs et leurs familles faisaient des gestes désolés et les nombreux habitants qui, en curieux, constataient ces allées et venues, montraient des visages effarés. Que se passait-il ? Quelques instants plus tard, j’eus l’explication de cette énigme. Une marchande de Saint-Leu, que j’avais remarquée vendant sa marchandise dans les rues de Taverny, croisait notre véhicule. Sur sa voiture attelée d’un cheval, cette femme, juchée au milieu de ses meubles pleurait à chaudes larmes et poussait de grands cris : « Que vais-je devenir ? Ils ne veulent pas me laisser passer§ ». D’autres voitures de cultivateurs, chargées de meubles, continuaient également de refluer. J’eus alors l’impression qu’il se passait quelque chose d’insolite et que peut-être l’accès de Paris était interdit aux habitants de la banlieue .../… j’appris par la suite que, la veille, l’autorité militaire avait fermé la plupart des portes de la capitale (7)

Le 27 août aucun communiqué. Le 28 août nous apprenons que notre ligne de défense va de la Somme aux Vosges. (8)

Au cours du mois d’août 1914 le gouverneur militaire de Paris, qui avait le commandement du camp retranché, avait fait construire de nombreuses batteries d’artillerie autour des forts de Cormeilles, Montlignon, Domont, Montmorency et Ecouen et plusieurs ouvrages annexes, notamment en forêt de Montmorency et dans la plaine de France. Le commandant du camp retranché avait été au début du mois d’août le Général Michel qui fut remplacé à la fin du mois par le Général Gallieni chef prestigieux. Mais malgré son prestige et ses déclarations rassurantes, celui-ci ne pouvait se faire d’illusions ni dissimuler au gouvernement que le camp retranché n’aurait pu résister sérieusement : les forts n’avaient pas été modernisés, les troupes territoriales de défense n’étaient pas fiables, non aguerries et trop âgées, et l’artillerie rassemblée autour de Paris était vétuste et peu performante. (7)

Troupes du Camp Retranché de Paris en Zone Nord

83e division d’infanterie territoriale — mobilisée en la 4e région

165e (ou 21ème) brigade d’infanterie — 29e  (Dreux) et 30e (Chartres) régiments d’infanterie territoriale.

166e brigade d’infanterie — 31e (Alençon) et 32e (Argentan) régiments d’infanterie territoriale

2 escadrons du 1er régiment de chasseurs à cheval de Châteaudun.

1 groupe territorial du 45e régiment d’artillerie de campagne provenant d’Orléans

Brigade  réunissant 1er et 2e régiment de fusiliers marins (1914-1915)

2e compagnie auxiliaire du Génie (RAT-Réserve d’Armée Territoriale)

Autres unités non endivisionnées :

-1ère & 7e division de cavalerie (une partie)

-19e brigade d'artillerie (une partie)

-4e régiment d'artillerie à pied (une partie)

-brigade du 1er régiment du génie

-brigades des 5e & 8e régiments du génie

-1er groupe d'aérostation

-19e escadron du train des équipages militaires

-20e section de secrétaires d'état-major  et  du recrutement

-22e et 24e section de commis et d'ouvriers militaires d'administration

-légion de gendarmerie de Paris

-légion de la garde républicaine de Paris

-régiment des sapeurs de Paris

-22e et 24 e section d'infirmiers militaires

Le 26 août 1914, le maréchal Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris : «  La veille, M. Messimy, ministre de la Guerre, m'avait convoqué dans son Cabinet et mis au courant de la situation militaire telle qu'elle résultait des télégrammes reçus du Grand Quartier Général. Les Anglais occupaient le front Cambrai-Cateau; la 5 e armée, général Lanrezac, tenait la Meuse vers Maubeuge et au delà ; la 4 e armée, général de Langle de Cary, s'étendait le long de la Meuse, mais n'avait pu prendre l'offensive, pas plus que la 3 e armée, général Rufïey, qui était également sur la Meuse, vers Montmédy ; le général Maunoury, avec son groupe de 3 divisions de réserve, avait essayé de déboucher sur le front Longuyon-Spincourt, mais sans résultat ; l'armée de Castelnau, 2 e armée, fortifiait le Grand-Couronné et couvrait Nancy dans de bonnes conditions ; quant à l'armée Dubail, elle avait dû abandonner l'Alsace. Le trait essentiel de la situation était la menace d'enveloppement de notre aile gauche par des forces considérables, dont le mouvement divergent de grande envergure semblait avoir surpris notre Grand Etat-major. Celui-ci, un peu trop dominé encore par les idées napoléoniennes, avait pensé pouvoir conjurer le danger et même profiter de ce qu'il croyait être une faute de l'ennemi ; il avait ordonné son offensive du 22 contre le centre de l'adversaire, mais il avait négligé l'expérience des dernières guerres de Mandchourie et des Balkans et lancé nos 5 e et 4 e armées contre les positions formidablement organisées avec tranchées, réseaux de fils de fer barbelés, abris de mitrailleuses, artillerie lourde, préparées par les Allemands entre la Sambre et la Moselle. Il en était résulté des pertes énormes et le rejet de nos forces sur la Meuse. Le général commandant en chef était donc justement préoccupé pour son aile gauche. Il marquait, dans ses télégrammes, son intention d'amener des renforts vers l'Ouest, au moyen de prélèvements faits sur nos troupes des Vosges et dû l'Alsace et d'ordonner un mouvement de recul vers le Sud.

Ce mouvement de retraite, qui nous faisait perdre la ligne de la Meuse et ouvrait à l'ennemi toute la région Nord de la France, était masqué par nos 'communiqués qui, depuis le commencement de la guerre, dissimulaient habilement nos insuccès et n'avaient nullement préparé le public à recevoir de fâcheuses nouvelles. Pour ne pas l'effrayer, on crut nécessaire de continuer dans la même voie, et les bulletins des derniers jours d'août ne pouvaient guère faire prévoir la retraite continue de nos armées et l'avance rapide des Allemands vers Paris

Le Ministre me fit connaître en même temps la situation défavorable du Camp retranché de Paris; on avait perdu un temps précieux depuis le premier jour de la mobilisation ; les forts et ouvrages n'étaient pas armés, les batteries extérieures des intervalles étaient à peine commencées et dans aucune les pièces n'étaient en place ; les abris à munitions n'existaient pas et les munitions elles-mêmes étaient toujours dans les magasins de secteurs, ne pouvant être transportées par la voie étroite en construction, à peine ébauchée ; les ouvrages d'infanterie, destinés à garnir les intervalles entre les forts et à couvrir les batteries, venaient à peine d'être piquetés sur le terrain.

De plus, les approvisionnements prévus par le journal de mobilisation de la place étaient insuffisants et il fallait encore plusieurs semaines pour les porter au complet ; enfin, et surtout, les 4 divisions et les 2 brigades territoriales, — une centaine de mille hommes — qui formaient la garnison du camp retranché, étaient des troupes sans cohésion, sans instruction militaire, insuffisamment encadrées et sur la valeur desquelles on ne pouvait guère compter si l'ennemi se présentait en force devant Paris ». (3)

 

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