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Séance extraordinaire du 3 août 1914

(Pour mobilisation et menaces de guerre)

Le conseil municipal s’est réuni d’urgence le trois août 1914 à 8 heures du soir sous la présidence de Mr le Maire.

Le conseil nomme une commission d’approvisionnement de vivres et d’alimentation :
 Mr Morin, président ; M M  Emile Langlois,  Petit Paul et Vermont , membres.

Mr le Maire propose de nommer une commission chargée du recrutement d’une garde civique dans la commune.

Cette commission aura tous les pouvoirs pour sa direction,, son administration et son fonctionnement.
Le conseil accepte et sont nommées membres de cette commission :
Mr Donon, président ; MM Banneville, Petit Paul, Langlois Emile, membres.

Le Maire propose de nommer une commission de moisson qui aura pour attributions de former un groupe de cultivateurs chargé d’en assurer l’exécution, après l’assentiment du propriétaire ou de son représentant qui fournira  son personnel.
Le conseil accepte et nomme Mr Langlois Désiré, président ; MM Emile Hennetin, Fromont Auguste, Donon Victor, membres.

En même temps il ouvre à la mairie un bureau pour les demandes et offres de travail.

Le conseil approuve la réunion d’urgence du bureau de bienfaisance pour demain à une heure et demie.

Il lui sera adjoint la commission d’approvisionnement de vivres et d’alimentation et des mesures seront prises pour secourir les familles nécessiteuses. (10)

Le mardi 4 août 1914, LA GUERRE EST DECLAREE

Séance du 4 août

En conséquence des délibérations précédentes, la commission du bureau de bienfaisance et la commission  d’approvisionnement de vivres et d’alimentation se sont réunies le 4 août à une heure et demi du soir.

La commission décide que Mr le Maire informe ses administrés que le Conseil Municipal et le bureau de bienfaisance ont décidé d’ouvrir à la Mairie une souscription publique pour accorder des secours aux familles nécessiteuses par suite des circonstances actuelles. La commission n’accordera que le strict nécessaire aux familles reconnues les plus nécessiteuses. Les secours ne seront fait qu’en nature. Une seconde annonce fixera le commencement de la distribution de ces secours. A partir de demain, les personnes susceptibles d’obtenir ces secours viendront se faire inscrire à la Mairie. Ces demandes seront examinées par la commission spéciale (10)

Pendant les jours qui suivent, le départ des mobilisés s’effectue en bon ordre. Tous partent avec confiance en criant « En route pour Berlin ». (7)

A Paris, on vit courir de tous côtés ceux que l’appel aux armes réclamait le premier jour, qui commençait à minuit ; on vit aussi les larmes couler sur les visages des femmes, mères, épouses ou sœurs qui avaient un ou plusieurs membres de leur famille appelés sous les drapeaux, les gares furent encombrées le soir même par la foule des hommes de la réserve qui rejoignaient déjà leur corps et des soldats de l’active en tenue de campagne se dirigeaient vers les quais d’embarquement. Cette heure tragique se passa à Paris  sans cris, sans troubles, avec une dignité et un recueillement qui impressionna l’étranger mal renseigné sur le patriotisme de la population. La mobilisation s’accomplit de façon parfaite et elle inspira à la France entière un sentiment de confiance qui devait la rendre invincible. (7)

Durant cette période, Paris fut sous pression. […] Des détachements passaient, et chaque fusil avait droit à une fleur, et chaque soldat avait droit à un baiser. Les femmes devenaient molles à vue d’œil. Leurs robes ne pouvaient plus contenir leurs cœurs. Elles se sentaient mille devoirs d’amour. Elles distribuaient leurs bouches à ces jeunes gens en armes avec la fierté des prêtresses. Une sorte de fraternité de fleur, une blanche amitié sentimentale, une innocence universelle s’épandait sur toutes les créatures. (Joseph DELTEIL)

Les 3 & 4 août, alors que les mobilisés quittent le village, le maire M. Octave DUBOIS fait placarder les affiches organisant la police civile ! (l’état de siège est proclamé) Les ressortissants étrangers – allemands et autrichiens – résidant dans la commune se font immatriculer à la mairie. La population manifeste son hostilité à leur égard et la police doit faire évacuer la place. (6)

Les non-mobilisés voudraient être incorporés de suite. (7)

Il y eut une spontanément organisée par des non-mobilisés, - les gardes civiques,- ayant (ou s'arrogeant) le droit de réclamer des papiers à quiconque circulait sur les routes. Cette surveillance existait également à l'entrée et à la sortie des communes ; rue de Paris, des poteaux avaient été disposés en chicane, à plat, à 1 mètre du sol, pour obliger les automobilistes à s'arrêter, mais piétons et cyclistes étaient soumis au même contrôle. Aussi était-il bon d'avoir un laissez-passer délivré par la Mairie pour satisfaire ces contrôles répétés. (2)

Au début des critiques se font entendre. Il n’y a aucun contrôle et le poste est vide pendant deux heures de garde. Au bout de quelque temps le contrôle du poste sera assuré par deux hommes parmi les plus âgés et chaque garde civique devra donner sa signature, sur un registre spécial. Le service ressemblait plutôt à une promenade car nous n’avons jamais rien vu d’anormal. Chacun était armé à sa façon. Certains portaient des fusils, des carabines, des révolvers. D’autres avaient tout simplement une canne. (7)

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