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Index de l'article

Le 3 septembre 1914, la 5e armée borde la Marne, d'Epernay à Château-Thierry; et von Klück, qui avait mission de l'envelopper a bien son IXe Corps près de Château-Thierry, mais échelonne encore ses IIIe, IVe et IIe Corps respectivement à la Ferté Milon, à Betz et à Luzarches, d'où, à 13 kilomètres du Camp Retranché, il semble vouloir tenter une attaque brusquée sur Paris.

Trop tard !

Maunoury couvre déjà la capitale, de Mesnil-Aubry à Dammartin en Goële ; l'armée anglaise borde la Marne de Lagny à Signy-Signets ; et le vide de quelque vingt-cinq kilomètres, qui s'ouvre entre French et Franchet d'Esperey, est masqué par le Corps de cavalerie du général Conneau. De ce côté, la ligne est donc formée ; elle a échappé à l'étreinte ennemie; elle se soude, à l'abri des rivières.

Foch a réussi, lui aussi, à grouper les éléments de son armée derrière la Marne, d'Épernay à Châlons, sans être trop vivement pressé par la IIIe armée de Hausen ; mais de Langle de Cary se dégage plus difficilement de la IVe armée du duc de Wurtemberg.

Encore ce jour-là, le Corps colonial devait-il faire tête à Auve et à Saint-Rémy-sur-Bussy pour repousser les avant-gardes allemandes trop hardies. La fatigue des troupes est extrême.

Quant à Sarrail, dont l'armée a été affaiblie, d'abord de la 42e division donnée à Foch, puis du 4e Corps, qui va rejoindre Maunoury, il n'a plus que deux Corps d'armée (le 5e et le 6e) et un groupe de divisions de réserve pour enrayer les progrès de la Ve armée allemande, qu'aiguillonne l'ardente haine du Kronprinz d'Allemagne.

Celui-ci pousse nos colonnes avec quatre Corps d'élite, tandis qu'avec le Ve Corps il tourne par l'est l'obstacle de Verdun.

Malgré la faiblesse numérique de son armée, Sarrail à qui une note du 2 septembre 1914 a donné l'autorisation de se replier jusqu'à Joinville, au sud de Verdun, estime devoir faire tous ses efforts pour assurer jusqu'au bout à notre grande forteresse l'appui de son armée.

Dans ce but, il va laisser sa droite fixée au Camp retranché; mais comme, d'autre part, il a l'ordre formel de rester étroitement lié à gauche avec la 4e armée qui recule vers le sud, il va être obligé, pour concilier ces deux idées, de reculer en pivotant autour de sa droite et en étendant indéfiniment son front vers le sud, au gré du recul de la 4e armée. (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914)

Déjà, le 3 septembre 1914, tandis que sa droite est à 12 kilomètres au sud de Grandpré, sa gauche, collée à de Langle, a reculé de 25 kilomètres dans la direction de Revigny.

Opération effroyablement difficile ; l'immense ligne de nos armées, ligne de plusieurs centaines de kilomètres, recule donc, marchant et se battant jour et nuit, sans sommeil, souvent sans ravitaillement. De son Grand Quartier Général, qu'il a transporté de Vitry-le-François à Bar sur Aube, Joffre, le Généralissime responsable, dirige la manœuvre avec une force d'âme, une maîtrise, un calme imperturbable. C'est à ces qualités vraiment extraordinaires qui ne se sont peut-être jamais rencontrées à un pareil degré chez un homme de guerre, que l'on doit certainement le soin, la clarté, la précision, le fini avec lesquels les instructions furent données à tout le monde en temps voulu ; c'est par elles que toute imprudence fut évitée, que la bataille d'arrêt n'éclata que le jour où Joffre estima qu'il avait quatre-vingt-dix chances sur cent de la gagner; par elles, enfin, que la coordination la plus parfaite fut assurée entre les armées. (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914)

Les aviateurs confirment le mouvement le 3 septembre: une reconnaissance du Lieutenant de Ruppière (avion de la VI Armée) distingue des éléments allemands en colonne sur la route Senlis-Orry-la-Ville et des éléments d'infanterie et de l'artillerie dans le village d'Orry-la-Ville. Bellenger ne peut convaincre ni le commandant du 2ème bureau, ni le chef d'état-major; il a plus d'échos auprès des officiers de liaison du général Gallieni et du général britannique French qui avertissent leur chef. "(Lieutenant-colonel BELLENGER.)

3 septembre 1914. « Estimant n'avoir pas le droit de laisser ignorer un changement si important de l'aile droite allemande, je guette en vain l'arrivée de Gallieni et de Maunoury, et offre mon information à qui veut l'entendre : c'est le cas des officiers de liaison de French et de Gallieni, qui avertissent aussitôt leurs chefs ... Morne matinée le 4 septembre: mes équipages, découragés, exécutent sans entrain leur mission et je n'ose plus dépasser les ordres reçus. Vers midi, coup de théâtre: tout change... Maunoury reçoit de Gallieni l'ordre de se tenir prêt à marcher à l'est, et moi celui de " reconnaître en direction de Château-Thierry ". La nouvelle épanouit le visage de mes aviateurs, qui, repartant cette fois pleins de confiance, vérifient que les avant-gardes de Kluck sont au sud de la Marne ... La menace sur Paris est écartée et mon personnel jubile... » "(Lieutenant-colonel BELLENGER.)

Les aviateurs confirment le mouvement le 3 septembre: une reconnaissance du Lieutenant de Ruppière (avion de la VI Armée) distingue des éléments allemands en colonne sur la route Senlis-Orry-la-Ville et des éléments d'infanterie et de l'artillerie dans le village d'Orry-la-Ville. Bellenger ne peut convaincre ni le commandant du 2ème bureau, ni le chef d'état-major; il a plus d'échos auprès des officiers de liaison du général Gallieni et du général britannique French qui avertissent leur chef.

Le 3 septembre 1914, au matin, en dépit de cette affirmation, renouvelée par le 2e bureau, je persiste à doubler les reconnaissances demandées par d'autres lancées vers l'est. La REP 15 me rend compte qu'une colonne allemande, venant de Senlis, arrive à Orry-la-Ville, mais la MF 16 me confirme que les colonnes de Kluck filent vers le sud-est et que les routes allant de Crépy-en-Valois et de Senlis vers Nanteuil-le-Haudoin et à l'est sont encombrées de troupes et de parcs. Il ne peut plus être question d'une attaque sérieuse sur Paris. Je saute en auto avec mes équipages chez D., qui, une fois de plus, se refuse à accorder foi à leurs témoignages. Même attitude du chef d'état-major ...
Estimant n'avoir pas le droit de laisser ignorer un changement si important de l'aile droite allemande, je guette en vain l'arrivée de Gallieni et de Maunoury, et offre mon information à qui veut l'entendre : c'est le cas des officiers de liaison de French et de Gallieni, qui avertissent aussitôt leurs chefs ... "(Lieutenant-colonel BELLENGER.)

L’après-midi, l’ordre d’évacuation n’étant pas venu, je poussai, avec un ami, jusqu’à Bouffémont où les territoriaux occupaient, face au nord, une ligne de tranchées creusées à proximité des dernières maisons du village. En avant, dans la plaine, entre Baillet et Montsoult, d’autres territoriaux, déployés en tirailleurs, semblaient « balayer » le terrain, à la recherche d’une patrouille de « uhlands », nous dit un des occupants de la tranchée. (2)

Le 3 septembre 1914, les allemands atteignent la ligne Luzarches, Mortefontaine, Nanteuil-le-Haudoin, Lisy-sur-Ourq ; un combat de cavalerie a lieu sur la route de Luzarches et Champlâtreux. Les français font sauter les ponts de l’Oise au nord de celui d’Epluches—Chaponval. (7)

Le jeudi 3 septembre 1914 l’armée fait sauter le pont de Beaumont-sur-Oise, le pont de chemin de fer de Mours, le viaduc de Moulin-Neuf à Presles, les ponts de l’Isle-Adam, Stor, Mériel et Auvers-sur-Oise. Le trafic ferroviaire, déjà interrompu au-delà de Beaumont-sur-Oise, pour freiner l'exode les trains sont supprimés par ordre de Gallieni, (il ne reste que 150 personnes à Pontoise) dans un Saint-Leu-Taverny pratiquement déserté par ses habitants, ainsi passe à Saint-Leu le dernier train Beaumont-Paris ...

La journée du 3 septembre 1914 sera la plus critique de la crise à Taverny. En résumé, plus de communications par le chemin de fer, ni poste, les trois quarts des habitants émigrés et l’ennemi à quelques lieues. (8) (à une portée de canon)

Jeudi 3 septembre 1914 les allemands sont entrés à Creil, des patrouilles sont parvenues à Royaumont, Lamorlaye, Gouvieux. Quelques éclaireurs sont apparus à Luzarches, se dirigeant vers Champlâtreux (4)

Jeudi 3 septembre 1914 une reconnaissance aérienne du lieutenant Observateur Marie de Bazelaire de Ruppière (avion de la VIe Armée) distingue des éléments allemands en colonne sur la route Senlis-Orry-la-Ville et des éléments d’infanterie et d’artillerie dans le village d’Orry-la-Ville. Anecdote  du commandant Alfred DREYFFUS au fort de Domont.

Le 3 septembre, Dreyfus se trouve au fort de Domont où il aurait recueilli un renseignement d’une grande importance. Maurice Schumann a relaté cette scène dans la préface du livre Moi, capitaine Dreyfus : Paris s’attend à une attaque imminente. Un aviateur français (Lieutenant Bazelaire de Ruppière - il appartient à la phalange des pionniers) survole l’avant-garde de l’armée Von Klück. Il constate que l’ennemi a changé d’orientation, donc de cible. Il se doit de transmettre son observation sans désemparer. Les techniques sont encore dans l’enfance. Le seul moyen qui s’offre à lui est d’atterrir à proximité d’un fort relié par le téléphone à l’état-major de Gallieni. L’officier supérieur devant lequel il prend le garde-à-vous lui tend l’appareil : « Appelez vous-même ! Moi, on risque de ne pas me croire. Je me nomme Alfred Dreyfus… »  Je tiens ce récit du commandant Paul-Louis Weiller. Que penser du témoignage de ce commandant ? Paul-Louis Weiller est un des grands pionniers de l’observation aérienne.

-le 3 septembre 1914, une reconnaissance du Lieutenant de Ruppière (avion de la VI°Armée) distingue des éléments allemands en colonne sur la route Senlis-Orry-la-Ville et des éléments d'infanterie et de l'artillerie dans le village d'Orry-la-Ville

Si la cavalerie a abordé le département de l'ancienne Seine et Oise vers Luzarches (Val d'Oise actuel), je ne crois pas que l'infanterie ait dépassé  le Sud des forêts de Chantilly et d'Ermenonville. Un argument "frappant" s'oppose d'ailleurs à une progression inconsidérée au Sud de Luzarches, en effet au sud de ce village toute troupe abordant la "Plaine de France" à découvert serait entrée dans le champ de tir de l'artillerie des forts et batteries de Domont et d’Ecouen.

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