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Index de l'article

Approvisionnement en farine (CM du 4 septembre 1914) :

« M Leblond 1er adjoint (le maire étant parti à Bordeaux) donne connaissance au conseil d’une conversation qu’il a eue la veille avec M Gallais boulanger lui apprenant que par suite de présence dans la commune depuis un mois, de beaucoup de soldats son stock de farine est près de s’épuiser et que son fournisseur habituel à Etampes ne peut en ce moment continuer à l’approvisionner. M Leblond propose au conseil d’envoyer de suite un cycliste chez M Grangé meunier à Presles, demander si il a de la farine en magasin ».

Demande de remise en circulation de l’eau de l’Oise (CM du 4 septembre 1914) :

« M Leblond 1er adjoint (le maire étant parti à Bordeaux) donne connaissance au conseil de la visite qu’il a reçu d’un représentant de la Compagnie Générale des Eaux, le prévenant qu’en raison de la destruction du pont de Méry à Auvers et des conséquence qui en sont résultées la Compagnie ne pourra continuer à fournir l’eau à ses abonnés comme précédemment et que la consommation en sera réduite.

Le conseil en présence de l’état actuel de guerre et des nombreuses troupes cantonnées dans St-Leu et les communes voisines décide à l’unanimité de demander de suite et avec instances aux directeurs de la Compagnie Générale des Eaux de rétablir le matériel dans l’état primitif et de distribuer à ses abonnés et aux communes la quantité d’eau nécessaire aux particuliers pour leur usage personnel et aux communes pour la salubrité des rues et surtout afin de combattre avec efficacité les incendies toujours à craindre dans ces malheureux temps ».

Rétablissement des trains d’Ermont à Méry (CM du 4 septembre 1914) :

« Le conseil invite Mr le Président à envoyer une lettre à Mr l’Ingénieur en chef du chemin de fer du nord lui demandant (en raison de l’éloignement des allemands du camp retranché de Paris) de rétablir plusieurs trains par jour dans chaque sens d’Ermont jusqu’à Méry, ce qui faciliterait de beaucoup le service des postes, celui du ravitaillement et des voyageurs. »

Lorsque l’armée de Von Klück s’avança sur Paris, fidèles à leur tactique de reconnaissances dispersées, les allemands envoyèrent des patrouilles d’uhlans dans toutes les directions. Pour préciser, voilà les localités de l’arrondissement de Pontoise où vinrent ces patrouilles : Auvers-sur-Oise, Royaumont, Viarmes, Menouville, Luzarches, Bernes, Marine, Hérouville, Vallangoujard, Epiais-Rhus, Ronquerolles et Arronville. (La tribune du samedi 7 novembre 1914)

4 septembre 1914

Appel au calme

Mr le Maire de Bessancourt, suivant la dépêche officielle de 11h du matin de Mr le sous-préfet de Pontoise,  demande instamment à ses administrés d’avoir du calme et du sang-froid en cette période critique.

Les nouvelles sont tout à fait rassurantes et l’émigration inutile constituerait en ce moment une gêne considérable pour les opérations de l’armée.

Il ne doute pas du bon sens de la population pour écouter ces conseils de sagesse , sans toutefois abandonner les mesures de prudence. (10)

Vendredi 4 septembre

Vers 3 heures du matin, l’artillerie et l’infanterie qui l’accompagne vont reprendre leurs positions de combat sur les côtes de Villiers Adam et Béthemont. La journée se passe dans une agitation fébrile et l’émigration est plus  grande que jamais.

Le soir à 9 heures l’artillerie et l’infanterie reviennent prendre leur cantonnement de la veille. On remarque l’énervement de certains officiers. On s’attend au matin du samedi à un engagement.(10)

Le 4 septembre 1914 au soir, tout est prêt; et bien que French hésite, ne croyant pas l'armée anglaise encore en état d'affronter la bataille, Joffre décide de saisir l'occasion que lui offre Gallieni. Il va arrêter la retraite et lancer toutes les armées à l'attaque, le 6 septembre 1914, au matin. (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914)

L'ordre d'offensive générale est expédié le 5 septembre 1914, à 5h00 du matin.

Cet ordre prévoit une attaque enveloppante de la 6e armée, partant de l’Ourcq, en direction de Château-Thierry. L'armée anglaise et la 5e armée appuieront cette attaque; l'armée Foch couvrira: la droite de la 5e armée. Dans la journée, des instructions aux armées de droite compléteront ces dispositions : la 4e armée doit faire tête à l'ennemi en se liant étroitement à la 3e armée qui attaquera le flanc gauche des armées allemandes, face à l'ouest. (La Bataille de la Marne 6 au 13 septembre 1914)

Aux troupes, on lit cet ordre du jour

« Au moment où s'engage une bataille d'où dépend le salut du Pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis, et se faire tuer sur place, plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. » JOFFRE.

carte2

Situation le 5 septembre, veille de la bataille de la Marne:

Le 5 septembre 1914, l’armée Maunoury prend l’offensive sur l’Ourq au nord-ouest de Meaux ; c’est la première phase de la Bataille de la Marne qui va mettre Paris et ses environs au nord à l’abri de la menace allemande. (7)

Le 5 septembre 1914 au matin, Joffre rencontre French à Melun et réussit à emporter son adhésion pour la contre-offensive, jusque là incertaine (l'honneur de l'Angleterre est en jeu, monsieur le maréchal!).

Dès l'après-midi du 5 septembre 1914, l'armée Maunoury se déplaçait vers l'est, pour gagner l'Ourcq, d'où elle devait partir à l'attaque le lendemain, quand elle se heurta au IVe Corps de réserve allemand solidement retranché sur les hauteurs de Neufmoutiers, de Monthyon et de Saint-Soupplets où von Kluck l'avait placé en flanc-garde.

A droite, la 55e division, au centre la 56e, à gauche le 7e Corps se jettent en avant.

Nos soldats sont héroïques. Un moment, à Villeroy, sous les gros obus qui font rage, une section du 276e hésite:

«Nous n'avons rien pour nous protéger, disent les hommes, nous n'avons pas nos sacs! » Le lieutenant s'est levé, tout droit dans la rafale : « Ni moi non plus, je n'en ai pas ! Regardez moi donc ! »

Et au même instant, comme sa figure rayonnait, un obus l'abat.

C'était Charles Péguy, le délicieux poète, le fin polémiste des Cahiers de la Quinzaine, l'une des jeunes gloires de la France, qui venait de donner joyeusement sa vie pour elle.

Le soir, les nôtres ont atteint le pied des positions allemandes. L'assaut est prêt pour le lendemain matin.

Le samedi 5 septembre 1914

Charles Péguy est tué à Villeroy, près de Meaux, à la tête de sa compagnie d'infanterie.

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.

Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,

Parmi tout l'appareil des grandes funérailles. » Eve, 1913

Charles Péguy, poète, écrivain, mobilisé dès le premier jour de la guerre, passera sa dernière nuit à Montmélian-Saint-Witz à la limite de l’actuel Val d’Oise. Il mourra à Villeroy le 5 septembre 1914, premier jour de la bataille de la Marne. Voici le récit de cette mort :

«  Les balles sifflent au ras de nos têtes …. La voix jeune et claironnante du lieutenant Péguy dirige le feu, indique les hausses et les points de mire. Il est derrière nous, insoucieux des balles qui le visent et le frôlent dans un sinistre bourdonnement d’abeilles, courant de l’un à l’autre pour faire activer le tir, s’appuyant par instants, afin de reprendre son souffle, sur un rouleau agricole abandonné sur la route, debout, courageux, admirable… un premier bond, puis un deuxième nous portent 200mètres en avant. Mais aller plus loin pour l’instant, en unique vague d’assaut, sans une ligne de soutien en arrière, sur un terrain où la pente déclinante et la grande visibilité de nos uniformes font de nous autant de superbes cibles, avec à peine 150 cartouches par homme, et dans l’impossibilité d’en être ravitaillés, c’est une folie, un massacre certain et général. Nous n’arrivons pas à dix.

-« Couchez-vous ! Hurle Péguy, et feu à volonté ! » Nous lui, il reste debout, la lorgnette à la main, dirigeant notre tir, héroïque dans l’enfer… d’aucuns se plaignent : « nous n’avons plus de sac, mon lieutenant, nous allons tous passer ! »

-« ça ne fait rien, crie Péguy, dans la tempête qui siffle, moi non plus je n’en ai pas, voyez ! Tirez toujours ! » Et il se dresse comme un défi à la mitraille, semblant appeler cette mort qu’il glorifiait dans ses vers. Au même instant, une balle meurtrière brise ce noble front. Il est tombé, sur le côté, sans un cri, dans une plainte sourde, ayant eu l’ultime vision de la victoire tant espérée et enfin proche… » Victor Bourdon, avec Charles Péguy, 1916

Le samedi 5 septembre 1914 , le bataillon de Péguy s'élança à l'assaut baïonnette au canon sur un espace de près de 3 km, assaut caractéristique de 1914, en souvenir de Napoléon, l'assaut fut arrêté par les feux des fantassins allemands ; Péguy ordonna à ses hommes de se coucher, de s'abriter derrière leur sac et de tirer à volonté; En moins d'une heure la 19eme compagnie allait perdre 3 officiers et plus de 150 hommes; Cependant le lieutenant Péguy est toujours debout, devant les cris et les appels des blessés qui se font de plus en plus angoissés et pressants, il hurle avec une énergie rageuse : "Tirez! Tirez Nom de Dieu !!!" Certains hommes lui crient qu'ils n'ont plus de sac, qu'ils vont tous y passer; Mais Péguy, lui, va et vient la lorgnette à la main, il reste debout près de ses hommes, se porte à leur alignement, leur désigne les ennemis à viser; Soudain une balle atteint Péguy au front sur le coté gauche, il s'écroule d'un coup sur le flanc en murmurant " Ahh ! Mon Dieu ! Mes enfants ! "

tombe

Samedi 5 septembre à 5h du matin le 316e régiment d’infanterie, se met en marche par Puiseux, Pontoise, St-Ouen-l’Aumône, St-Leu-Taverny, St-Prix, Domont, Ezanville, Ecouen et va cantonner à Mesnil-Aubry.

… sur le chemin du retour, nous pûmes bavarder avec des artilleurs, musant auprès de leurs pièces également braquées vers le nord. Les soldats conversaient sans méfiance avec les promeneurs, comme pendant les grandes manœuvres. Deux batteries étaient installées à droite et à gauche de la route de Chauvry sur le chemin allant de Bèthemont à Domont. Elles étaient constituées par des canons provenant du fort de Montlignon, -construit vers 1880, par le général Joffre, - et étaient reliées à ce fort par une voie de Décauville destinée à assurer le ravitaillement en munitions. (2)

Le « Petit Parisien » organise un service. Un habitant de Taverny vend la liberté tous les soirs. La situation reste la même pendant les jours qui suivent. (8)

Un détachement de fusiliers marins cantonne deux jours à Taverny et se rend à la bataille de l’Ourq. Je constate que la discipline est très sévère. Je répare pendant une journée des cartouchières qui ne sont pas neuves. Qu’importe l’équipement, car tous les marins ont l’air décidé de se trouver en face des boches. (8)

Argonne

En ce début septembre les unités se reconstituent à partir des dépôts, tandis que la distinction entre unités d'active et de réserve disparait progressivement. Le GQG s'est transporté à Châtillon sur Seine, entre Dijon et Troyes. Le front français est continu mais en deux parties: de Paris à Verdun, et de Verdun à Belfort. Pour l'instant le camp retranché de Maubeuge tient toujours.

La 6° armée Maunoury est sur l'aile gauche, dos à Paris, sur l'Ourcq. Elle représente une force importante mais hétérogène, avec une majorité d'unités de réserve, la 45° division algérienne (général Drude), la brigade marocaine et le corps de cavalerie Sorbet. La BEF est à sa droite, suivi de la 5° armée Franche d'Espéra auquel est associé le second corps de cavalerie qui vient d'être constitué. Ces trois armées attaqueront la 1ère armée allemande. La 6° armée française menant l'action principale en attaquant de flanc le corps allemand dirigé vers Paris.

Au centre, la 9° armée Foch et la 4° armée de L’angle de Carry devront contenir la poussée ennemie, tout en accompagnant le retour offensif de l'aile gauche française. A droite, tout en s'accrochant au camp retranché de Verdun, la 3° armée Sarrail devra compléter l'action de Maunoury en attaquant vers l'ouest.

Ces armées devront mener la contre-offensive d'ampleur destinée à forcer cinq armées allemandes à refluer vers le nord. Les forces s'opposant sont de 760.000 français et 82.000 britanniques, contre 680.000 allemands. Cet avantage numérique au profit des alliés devient très fort à l'est de Paris.

Sur l'aile droite les 2° armée Castelnau et 1ère armée Dubail mènent une bataille séparée dans les Vosges et en Lorraine contre les 6° et 7° armées allemandes qu'elles doivent contenir. Les armées bavaroises tenteront du 4 au 13 septembre de percer le rideau défensif aux hauteurs du Grand-Couronné, et de prendre les armées françaises en tenaille. Le front de Lorraine a cependant tenu. 

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