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« Le Bras Armé »

Mais avant de partir le gouvernement français, qui devait se sentir un peu gêné par cette fuite, place sous l’autorité du général Gallieni le commandement de la VIème armée nouvellement créée et dont Joffre ne voulait pas entendre parler.

Cette fameuse 6ème armée est dirigée par le général Maunoury lui aussi rappelé à l'activité le 11 août 1914 tout d’abord pour une simple mission d'inspection, il est très rapidement chargé de rassembler des troupes disparates pour constituer la 6e armée, devant se placer sur l'aile gauche de l'armée anglaise du maréchal French, autrement dit à l'extrême-gauche des armées alliées.

Gallieni et Maunoury Les deux vieux généraux se connaissent bien et s’apprécient mutuellement et n’ont que faire des brimades de Joffre.

Un atout, ils ont entre leurs mains l’aviation française délaissée par l’état-major français. Et eux, ils vont s’en servir à bon escient… 

Le 3 septembre 1914 c’est par une proclamation volontariste placardée dans toute la région parisienne que le général Gallieni affirme sa détermination à faire face à l’ennemi qui arrive : « … J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur; ce mandat je le remplirai jusqu'au bout… » "Affiche" 

« Le Grain de Sable »

Le général allemand von Kluck commandant la première armée allemande voyant son ennemi en pleine déroute : il pense qu’il va suffire de le rattraper pour le battre définitivement et terminer ainsi la guerre, comme prévu, avant la Noël 1914  (le plan Schlieffen),  et par la même occasion de gagner le pari d’arriver le premier à Paris.

Cette conviction est tellement forte que la 3e armée dirigée par Max von Hausen passe également à l’offensive contrairement à ce que prévoyaient les plans allemands de campagne. Cette « poursuite sur toute la ligne » aura des conséquences fatales. La 2e armée de Bülow progresse à telle allure que Kluck ne peut ou ne veut pas suivre. Le manque de synchronisation des armées à l’offensive crée alors une faille de près de 40 kilomètres de long. Ainsi les Allemands abandonnent leur plan initial qui prévoyait d’encercler et prendre Paris par l’ouest « en tenaille » (le plan Schlieffen). Kluck fait suivre un mouvement à gauche à son armée afin de rejoindre Bülow sur la Marne. Résultat, tout son flanc droit se retrouve très largement exposé devant Paris.

Un argument frappant s'oppose à une progression inconsidérée au Sud de Luzarches, en effet au sud de ce village toute troupe ennemie abordant la Plaine de France à découvert entre dans le champ de tir de l'artillerie des forts et batteries de Domont, Blémur et d’Ecouen. D’ailleurs la tradition orale nous a transmis que le fort de Domont aurait bien tiré en début septembre 1914 une salve de canon sur les troupes allemandes à la sortie de Champâtreux (Luzarches).

Le capitaine Bellenger, commandant l'aviation de la VIème armée du général Maunoury décèle, dès le 2 septembre, le changement de direction de l'armée de Von Kluck. Mais le commandant du 2ème bureau, qui possède, depuis le 27 août grâce aux services secrets français, les ordres donnés à Von Kluck, ne veut pas croire les rapports qu'on lui fait.

Bellenger ne peut convaincre ni le commandant du 2ème bureau, ni le chef d'état-major; il a plus d'échos auprès des officiers de liaison du général Gallieni et du maréchal britannique French qui avertissent respectivement leur chef.

Pour vérification et ce à la demande du général Gallieni, le Chef d'Escadron Charet, Directeur des Services de l'Aéronautique du Camp retranché de Paris envoie en reconnaissances d’autres observateurs.

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