Vote utilisateur: 5 / 5

Etoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles actives
 

Index de l'article

Vendredi 11 septembre 1914

Le beau temps et la chaleur font place à une pluie diluvienne.

Le terrassement et l’abattage d’arbres s’exécutent depuis l’extrémité Sud du territoire. Lieu dit : bois des Boulins de Madame, de Rosière. Ils sont surtout désastreux dans les lieux dits : « les Poquettes », les « Brosses », les « Coupillers », les Titous et « la pointe des Hivets » où les pommiers et autres arbres fruitiers sont pour la plupart détruits (10

Vendredi 11 septembre 1914

Revue de toutes les troupes sur leur emplacement de combat par le Général Gallieni Gouverneur de Paris. Le chemin vicinal de Montubois et de Béthemont est resté occupé toute la matinée par la cavalerie du 1er chasseur et 25ème dragon. La 45ème d’artillerie avait repris ses emplacements de combat de la semaine précédente. L’infanterie avait occupé les tranchées nouvellement faites de la côte de Montubois. (commune de Béthemont, Chauvry etc ) (10)

Sur le front, à partir du 13 septembre, chacune des deux armées tentent de déborder l’autre par l’ouest. Aucune n’atteint son but. (6)

Le conseil municipal (CM du 14 septembre 1914 – [15 conseillers présents sur 24]) :

« Leblond 1er adjoint , donne lecture d’une lettre qu’il a reçue de Mr Aimond, maire-sénateur, datée de Paris du 3 septembre et arrivée à St-Leu, le 7 du même mois et dont voici la copie :

« Sénat – 3 septembre 1914-

Mon cher Leblond

Hier; en rentrant de St-Leu, j’ai trouvé une dépêche de la Présidence qui m’invitait à partir avec le gouvernement par le train spécial.

Mes fonctions à la commission des finances ne permettent pas de décliner une pareille invitation et il ne m’est plus possible de rester à vos côtés dans la crise que nous traversons.

Je persiste à croire que les horreurs de la guerre seront évitées à notre vallée et que les renseignements que je reçois ce matin, bien que le pont de Méry soit coupé par nous, ne font que confirmer dans mes opinions.

Quoiqu’il en soit, je vais où le devoir m’appelle en vous souhaitant à vous et à tous bonne chance  et bon courage. Signé : E. Aimond ».

Vote d’un crédit de 5000 francs pour payer les réquisitions (CM du 14 septembre 1914)

« Le conseil vote un crédit de cinq mille francs à prendre sur l’emprunt de soixante dix mille francs pour permettre de payer les réquisitions de toute nature faîte pour l’armée ».

Nettoyage des classes (CM du 14 septembre 1914)

« Attendu la mobilisation de l’adjudicataire des travaux d’entretien de peinture et à l’urgence qu’il y a de procéder à la mise en état des classes des garçons et des filles, après le cantonnement des troupes, autorise le Maire à faire exécuter ces travaux, sous la surveillance, par les ouvriers chômeurs de la commune ».

Dimanche 19 septembre 1914

Une annonce est faite aux propriétaires d’arbres fruitiers pour qu’ils viennent faire déclaration des dommages causés aux récoltes et aux arbres (10)

Au début, pendant quelques mois, des territoriaux avaient cantonné à Saint-Leu et aux environs. (2)

Loin du front, Saint-Leu demeura à l'abri de l'agitation et des dangers qui régnaient dans la Zone des Armées (2)

L’autorité militaire interdit la circulation après huit heures du soir. (4)

Les chemins et les rues n’étaient plus éclairés la nuit à cause de la rareté du charbon et de son prix élevé qui restreignaient la fabrication du gaz ; nos départements du Nord et du Pas-de-Calais où sont situés nos plus importants charbonnages, et la Belgique, occupée par l’ennemi, ne pouvaient plus exploiter leurs mines ; la houille était fournie par l’Angleterre, mais les moyens de transport suffisants faisaient défaut. (7)

On saurait, pourtant, passer sous silence l'angoisse que connurent parents, épouses, enfants, tous ceux qui avaient vu partir les leurs : réservistes, dès le premier jour, puis, petit à petit, les classes de 14 à 18, dont l'appel était avancé, Pendant ces quatre longues années, on épia la venue du facteur apportant une courte lettre, écrite à la hâte, qui constituait le certificat de vie que ne recevaient plus hélas !... tant de parents, d'amis, de voisins !...(2)

Les dix derniers jours de septembre, des mouvements de troupe sans précédent agitent Taverny. (6)

Le 22 septembre 1914, le 45e d'artillerie territoriale vient faire le cantonnement pour 3 batteries d'artillerie, soit au total 8 officiers et plus de 150 sous-officiers et hommes de troupe. (6)

Le 23, une compagnie du 32ème RIT vient loger au château de la Tuyolle à Vaucelles,. (6)

Depuis le 25 septembre 1914 quelques jours, quatre trains circulant de Paris à Méry assuraient le service des voyageurs. Les haltes étaient supprimées celle de Vaucelles comprise, il fallait donc prendre le train à St-Leu. (7)

Le 28 septembre 1914, 95 artilleurs territoriaux arrivent en renfort. Le lieutenant d’Etat-major Clerc vient inspecter les postes de garde de la forêt. (6)

                                              Paris

Le 2 octobre, ils quittent, sous les acclamations de Parisiens, le Grand Palais pour s'en aller dans le secteur nord-ouest de la défense, vers le fort de Gonesse. Dans le nord, les Allemands menacent de bousculer les défenses belges, la défense de Paris n'est plus à l'ordre du jour ; la brigade doit se porter au-devant de l'ennemi dans les Flandres pour bloquer le passage vers la mer.

Le vendredi 2 octobre 1914, nous réintégrons Taverny après un mois d’absence; quoique la vie dans la capitale fût assez agréable, nous retrouvâmes avec joie le confort d’une maison installée suivant nos goûts ; peu d’habitants avaient regagné la localité à cette époque et la vie y était peu animée ; la nuit venue, un silence profond régnait, et l’éclairage des rues étant supprimé, on apercevait guère que les projecteurs des forts qui promenaient sur les nuages des rayons lumineux à la recherche d’avions ou de dirigeables ennemis qui pouvaient surgir et menacer Paris. (7)

Le temps était froid et humide, mais on s’en plaignait peu, en songeant à nos soldats qui affrontaient les rigueurs  de la température à peine abrités dans les tranchées. Un grand élan se manifesta en France envers ces braves qui luttaient sans défaillance pour l’indépendance de la patrie. La presse fit appel à toutes les bonnes volontés, et notamment aux femmes et aux jeunes filles pour confectionner des passe-montagnes, des gants, des tricots à envoyer à nos soldats. De tous côtés les dons affluèrent, les mains travaillèrent, et des automobiles rapides partirent sur le front pour répartir aux régiments, sous le feu, des vêtements chauds que le patriotisme avait réunis. (7)

Le 7 octobre, sept trains emportent les fusiliers marins de Saint-Denis et de Villetaneuse vers le front, en Flandres. A peine arrivée à Dunkerque, la brigade repart vers Anvers. A Gand, elle reçoit l'ordre de descendre du train, la voie étant coupée au delà.

Au début de vives critiques étaient formulées contre le service de l'aviation. Les boches venaient tranquillement jeter des bombes sur Paris sans être poursuivis par nos aéroplanes. Mais maintenant un service d'avions fonctionne nuit et jour. Nous entendons journellement le ronflement des moteurs. (8)

A partir du 8 octobre 1914 est lancé un programme d'augmentation du nombre d'escadrilles et de standardisation des appareils. Le nombre d'escadrilles est d'abord porté à 65 :

16 escadrilles d'Arme sur Morane-Saulnier (MS), Voisin (V) et Maurice Farman (MF).

30 escadrilles de Corps d'Armée sur Caudron (C).

3 Escadrilles de Cavalerie sur Blériot(BL).

16 escadrilles de Bombardement sur Voisin et Maurice Farman (MF)

Les fusiliers marins se battent les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes qui évacuent Anvers, puis décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante. Poursuivis par cinquante mille allemands, ces hommes habitués à vivre nu-pieds sur le pont de leurs bateaux, fournissent des marches de trente et quarante kilomètres. Le lendemain, 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent à 16 heures leur première attaque par artillerie et infanterie. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer, opposant les 6 000 marins de l'Amiral Ronac'h et les 5 000 belges du Général Meiser à trois corps d'armées allemands, sous les ordres du Prince de Würtemberg.

Le 10 octobre 1914 nous apprenons la prise d’Anvers par les Allemands. Le Roi Albert 1er, sa famille et son gouvernement sont installés au Havre. (8)

Le 11 octobre 1914 plusieurs avions allemands jettent 20 bombes sur Paris. (8)

Le 13 octobre les Allemands occupent Lille. (8)

A la mi-octobre, les alliés envoient des renforts en Flandre pour aider l’armée belge menacée d’encerclement et pour barrer la route de Dunkerque.

La bataille de l’Yser entre Nieuport et Dixmude est le théâtre des pires affrontements entre les Allemands et les 6 000 fusiliers marins de l’amiral Ronarc’h renforcés par deux bataillons de tirailleurs sénégalais.

L’Yser doit être la barrière que viendront renforcer les troupes françaises. Á Dixmude, la brigade des fusiliers marins constitue un point d’ancrage d’une grande robustesse.

Le 3 novembre 1914 nous apprenons sans surprise que la guerre est déclarée entre la Turquie et la Triple Entente. (8)

Presles

Le 32e RIT à Presles, 7 novembre 1914 :

le 32e RIT. d'Argentan, dont deux bataillons ont cantonné à Presles en octobre-novembre 1914. Qui sont ces hommes ?

La réponse est « des hommes du 32e RIT », des hommes âgés de plus de 40 ans en général, souvent mariés, qui ne sont pas destinés à être en première ligne. Il est possible d'en dire un peu plus en s'attardant sur les détails de l'image.
Au centre, un lieutenant, à sa droite un sergent, deux caporaux, l'effectif pour l'encadrement d'une demi-section. Seul le nombre d'hommes ne correspond pas à l'effectif théorique qui devrait être de 27 hommes. Ici, ils ne sont que quinze.

 hommes

 conpagnons

Une correspondance incomplète :

Les écrits sont souvent très riches. Hélas, si cela semblait être le cas ici, on ne saura jamais tout ce qu'il y avait car la carte introduisait une lettre perdue.

"Presles, le 7 Novembre en forêt,

Ma Chère Petite,
J'ai reçu une carte de toi hier qui m'a fait bien plaisir. Tu as dû recevoir plusieurs lettres dont une écrite au crayon. Je te donnais aussi l'adresse des gens chez qui j'habite que tu me réclamais avec tant d'insistance et ne me parle plus de rien. Je t'envoie une photo assez mal faite du reste qui a été prise le lendemain de la Toussaint où nous avons eu un peu de repos, chose bien rare. J'ai l'épaule droite complètement prise par les rhumatismes et je souffre énormément ; dis moi comment il se fait que tu...
J'espère que tu as reçu l'adresse en question, [M. ?] Compagnon 12 rue de Paris, Presles.
"

Le parcours du 32e RIT en 1914

Mobilisé à partir du 2 août 1914, à son départ d'Argentan vers Paris, le régiment compte 3 bataillons à 4 compagnies. Ses effectifs sont de 48 officiers, 198 sous-officiers et 2676 soldats.
Tout le mois d'août, les bataillons du 32e RIT occupent des forts de Paris. Le régiment appartient à la 166e brigade d’infanterie, elle même composante de la 83e Division d'infanterie territoriale qui est intégrée au Camp Retranché de Paris.
L'approche des troupes allemandes de Paris début septembre entraîne la formation du Corps d'Armée Mercier-Milon (86e DIT, 92e DIT, 166e BI - dont les 1er et 2e bataillons du 32e RIT complétés par le 2e bataillon du 29e RIT - Brigade des fusiliers marins). Le régiment est en position autour de Mériel et Villiers-Adam.
Fin septembre, le régiment fournit des travailleurs, participe à des manœuvres. Cette dernière activité est liée à la note confidentielle n° 1993 9/11 du ministère de la guerre qui vise à prélever des hommes des plus jeunes classes de territoriaux pour compléter les effectifs des régiments de réserve. Il convient donc de ne pas entraîner les territoriaux qu'à des activités liées à la guerre de siège, mais aussi de leur faire exécuter des marches et des exercices pour les préparer à la guerre de campagne.
Du 5 au 21 octobre, le régiment participe à la mise en place d'une ligne de défense entre Villiers-Adam, Bessancourt et Taverny. Le 21, le régiment change de cantonnement. Les 2e et 3e bataillons sont à Presles, le 1er à Nerville. Du 22 octobre au 30 novembre, ce sont de nouveaux travaux de défense qui sont au programme. Le régiment quitte ce secteur le 11 décembre 1914

 vie

Tricot du soldat (CM du 3 novembre 1914 avec la présence du maire de retour de Bordeaux)

« Le conseil vote une somme de 150 francs à Mme Cochois Directrice de l’école communale des filles pour commencer l’œuvre du tricot du soldat ».

Eclairage (CM du 3 novembre 1914)

« La commune étant privée d’éclairage, le conseil décide de supprimer le cours d’adultes, les études surveillées et les cours de dessin ».

Marché (CM du 3 novembre 1914)

« le conseil décide de reprendre provisoirement l’administration du marché pendant la période de guerre. L’appariteur percevra les droit ».

4 novembre 1914

Le maire rappelle à ses administrés que les dégâts occasionnés par eux dans les ouvrages et travaux de défense du Camp Retranché les rendraient passible du Conseil de Guerre (10).

Répression des fausses nouvelles :

Le maire rappelle aux habitants de la commune que toute personne surprise à répandre ou à colporter des bruits faux ou présumés tels seront arrêtés dès que les autorités civiles ou militaires en auront connaissance. (10)

Augmentation du prix du gaz (CM du 14 novembre 1914)

« Mr le Président donne connaissance au conseil d’une lettre de MM Georgi et Cie propriétaires de l’usine à Gaz de Taverny par laquelle ils annoncent que le prix du mètre cube de gaz est, à la date du 1er novembre courant augmenter de 10 centimes.

Le Conseil considérant :

1/ que la compagnie du gaz a en départ une somme de 30.000 francs de laquelle elle ne paye aucun intérêt. (Cette somme étant constituée par les versements des abonnés) ;

2/ qu’avec cette somme elle aurait pu constituer des réserves de charbon

3/ qu’elle a augmenté les prix du coke de 25%.

Le conseil refuse l’augmentation du prix du gaz fixé par la Compagnie Georgi et compagnie ».

Envoi de vêtements chauds aux soldats (CM du 14 novembre 1914)

« Le conseil vote une somme de cent francs accordée à Monsieur Lecoq, Directeur des écoles publiques de garçons pour l’envoi de vêtements chauds aux soldats mobilisés de Saint-Leu ».

Bureau de bienfaisance (CM du 14 novembre 1914)

« Mr le Président expose que le bureau de bienfaisance ayant épuisé toutes les ressources et ne pouvant plus faire face aux dépenses extraordinaires de secours occasionnés par la guerre, il y a lieu pour la commune de prendre ces dépenses à sa charge. Le Conseil après délibération vote à l’unanimité une somme de 7000 francs pour faire face aux dépenses diverses courantes et aux secours de toute nature aux "nécessiteux ".

Aller au haut